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Ces personnalités qui reposent au cimetière du Lavandou

En cette période de la Toussaint, de nombreuses personnes se rendent au cimetière pour rendre hommage à leurs proches disparus et fleurir les tombes. Le reste de l’année, les cimetières se prêtent aux promenades tant pour admirer la beauté paysagère que pour les célébrités qui y reposent. Tour d’horizon des personnalités inhumées au cimetière du Lavandou (liste non exhaustive).
  • Jules Crest (1900-1978), pêcheur héroïque

Ce modeste patron-pêcheur du Lavandou est devenu célèbre pour sa participation à l’évasion du général Henri Giraud dans la nuit du 6 novembre 1942. C’est en effet avec son pointu qu’il embarqua clandestinement le chef militaire sur « Le Seraph » ; ce sous-marin anglais l’attendait à moins d’un mile de la côte afin de l’amener en Afrique du Nord où le général Giraud devait prendre la tête des Forces françaises libres. Cette action avait été organisée par le réseau de résistance local « Alliance » (voir aussi colonel Pinault).
  • Henri-Edmond Cross (1856-1910), artiste-peintre

Cross est le pseudonyme d’Henri Edmond Joseph Delacroix, peintre né à Douai le 20 mai 1856 et mort le 16 mai 1910 à Saint-Clair au Lavandou où il résidait depuis 1893. Cet artiste est représentatif du mouvement néo-impressionniste et un proche du mouvement libertaire. Peu après sa disparition, son ami le peintre belge Théo Van Rysselberghe réalisa le médaillon en bas-relief qui orne la tombe de Cross (voir à proximité la sépulture de la famille Van Rysselberghe). Depuis quelques années, plusieurs grandes expositions en France et à l’étranger ont permis de le redécouvrir comme un peintre important de l’histoire de l’art.
  • Colonel Pierre Fourcaud (1898-1998), compagnon de la Libération

Pierre Fourcaud — dit « Lucas », « Sphère » ou « Barbès », fondateur du « réseau Brutus » — est un militaire français, compagnon de la Libération, actif dans les services de renseignements. Dès 1940, il rejoignit le Bureau Central de Renseignements et d’Action à Londres et contribua notamment à la création et à l’organisation d’importants réseaux de résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Il devint l’un des agents les plus fameux du B.C.R.A.. Après la Libération, le colonel Fourcaud fut l’un des responsables puis le numéro deux des services secrets français. Marié à Irina, fille du marchand d’art Sergueï Chtchoukine, il meurt à Paris le 2 mai 1998 et reçoit des obsèques officielles militaires à l’Hôtel des Invalides avant d’être inhumé au Lavandou où il possédait une maison.
  • Colonel Lucien Pinault (1884-1960), chef de la Résistance locale

Né le 31 août 1884 à Montluçon, le colonel Pinault, représentant local du réseau de Résistance Alliance sous le nom de « Dorade », fut chargé de l’organisation de l’évasion du Général Giraud vers l’Afrique du Nord le 6 novembre 1942 (voir aussi Jules Crest) à partir de la petite plage de la Fossette. Ami d’Ange Podda de l’hôtel Beau Soleil, cet officier de la légion d’honneur vécut ses dernières années dans sa propriété d’Aiguebelle où il décéda le 25 avril 1960.
  • Comte Alexandre de Retz (1843-1867), zouave pontifical

Volontaire étranger et sergent au sein de l’armée pontificale créée en 1860 par le pape Pie IX pour défendre le Saint Siège, le comte Alexandre de Retz a été tué à la bataille de Mentana le 3 novembre 1867 à l’âge de 24 ans. Mentana, ville de la province de Rome, dans le Latium, fut le théâtre d’une bataille livrée pendant les guerres du Risorgimento (unification italienne) qui opposa les Chemises rouges de Giuseppe Garibaldi aux troupes pontificales et françaises. La famille aristocratique de Retz était propriétaire du château et des terres du cap Bénat (Bormes) jusqu’à la vente du domaine en 1925 par la marquise Marie Louise de Retz à Georges-Marie Haardt, vice-président de Citroën.
  • Sacha Tcherny (1880-1932), écrivain et poète russe

De son vrai nom Alexandre Mikhaïlovitch Glikberg, ce poète russe né à Odessa en 1880 connut la misère et la censure politique en Russie (dans le contexte de la révolution de 1905) et vécut une vie d’exil permanent avant de s’installer en France. Il passa le reste de sa vie à Bormes-les-Mimosas avec sa femme Maria Ivanovna (décédée en 1961) dans le quartier de la Favière où il était considéré comme l’âme de la communauté russe qui s’y était installée. D’après les souvenirs de la baronne Ludmilla de Wrangel, il serait mort d’une crise d’angine de poitrine, le 5 août 1932, en tentant d’éteindre un incendie qui avait éclaté près du village russe. Au cimetière du Lavandou, une plaque inaugurée en 1978 sur le mur du reposoir lui rend hommage, sa tombe ayant disparu faute d’avoir été payée pour son entretien.
  • Marco Tobón Mejía (1876-1933), sculpteur colombien

Né à Santa Rosa de Osos (province de Médellin) en 1876, Marco Tobón Mejía est un sculpteur et médailliste colombien dont l’inspiration oscille entre néoclassicisme et Art Nouveau. Il vécut en France durant une majeure partie de sa carrière de 1909 à 1933 et noua des relations avec plusieurs artistes de premier plan, dont Auguste Rodin, Aristide Maillol et Antoine Bourdelle. Son oeuvre est éclectique, allant de l’illustration aux médailles commémoratives. Une tête de Christ, dont il est l’auteur, orne sa tombe au Lavandou. Plusieurs de ses œuvres se trouvent au Musée national de Colombie à Bogota et de nombreux monuments de son pays portent également sa signature. Il décéda à Paris le 15 février 1933 à l’âge de 56 ans et fut mis en terre au cimetière de Thiais (Val de Marne) avant d’être inhumé au Lavandou où il venait en vacances avec sa femme et sa fille.
  • Théo Van Rysselberghe (1862-1926), artiste-peintre

Né à Gand (région flamande) le 23 novembre 1862, Théo Van Rysselberghe est un peintre belge, connu pour avoir été l’un des principaux représentants du néo-impressionnisme dans les pays du nord de l’Europe. À la fin des années 1890, il tomba sous le charme du Lavandou en venant voir son ami Henri-Edmond Cross installé à Saint-Clair depuis 1893. A son tour, il fit construire une maison dans ce quartier et abandonna les théories divisionnistes. Il décéda au Lavandou le 13 décembre 1926. Sa femme Maria (1866-1959), amie et confidente d’André Gide (prix Nobel de littérature 1947), ainsi que sa petite-fille Catherine Gide-Van Rysselberghe (1923-2013), reposent à ses côtés.

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