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Invitation au voyage à la Villa Théo avec la nouvelle exposition « Partance »

Depuis le 9 octobre, la Villa Théo accueille une sélection de photographies contemporaines appartenant au Département du Var dans le cadre de l’exposition intitulée « Partance ». Cette nouvelle collaboration avec l’institution varoise organisée dans le cadre de ses opérations « hors  les murs » permet de présenter des œuvres de sept artistes nationaux et internationaux.

Des photographes de renom

GAUTIER DEBLONDE

Gautier Deblonde est né à Rouen en 1969 et s’est installé à Londres en tant que photographe en 1991. Une série de ses portraits d’artistes a été publiée par La Tate Gallery en 1999. C’est grâce à une commande que Gautier Deblonde a réalisé en 2003 son premier voyage à Svalbard, un archipel d’îles arctiques. Il y retournera cinq fois en trois ans pour un projet photographique qui se compose d’une série de paysages et de portraits de personnes vivant sur ces terres. Les photographies de Gautier Deblonde illustrent au travers de ce voyage l’importance significative de cette série d’îles et de la nécessité de leur préservation. Ces terres si dures et si fragiles à la fois, sont victimes du réchauffement climatique : elles changent inexorablement. Aujourd’hui, elles sont le témoignage d’un paysage en mutation. Dans l’avenir, elles pourraient être le souvenir de ce qui a été perdu. « La lumière est certainement ce qui fait l’identité de Svalbard. Elle peut briller et éclairer avec une extrême netteté, mais très vite, elle peut devenir diffuse, douce, indécise, sombre. Elle joue avec ces paysages monochromes, et offre une palette de couleurs restreinte, mais si riche. D’une photographie à l’autre, la lumière change et accentue l’impression que tout est toujours à recommencer. C’est un appel aussi », commente-t-il.

CHRIS KENNY

Né à Londres en 1959, cet artiste britannique, a étudié l’histoire de l’art au prestigieux Institut Courtauld mais a débuté sa carrière par la peinture. « Que vaut mon coup de pinceau après les milliards qui l’ont précédé ? » : à partir des années 90, le poids de l’histoire le conduit à composer un univers à partir de fragments arrachés au quotidien, aux livres, à la nature. Chacune de ses pièces invente un monde nouveau. Chris Kenny raconte des récits, décrit des paradis, crée des paysages. Cartes géographiques, brindilles, tableaux, phrases, photos, formes et couleurs sont ainsi assemblés non pour accumuler mais pour libérer l’énergie du réel. L’inquiétante étrangeté devient félicité lumineuse. En affrontant l’impuissance des mots, sa poésie nous emmène vers l’au-delà de la géographie. Chris Kenny fait appel à toutes ces représentations dont nous sommes imprégnés inconsciemment pour recomposer un monde à notre image. À chacun son coin de « paradis » … Bribes de textes, fragments de cartes découpées, brindilles : à la manière d’un entomologiste, le plasticien anglais collecte depuis une quinzaine d’années des éléments disparates qu’il épingle dans des boîtes de carton, associées par formes et par couleurs. Des « tableaux » en relief qui forment autant de mappemondes imaginaires, propices à l’évasion. Les œuvres de Chris Kenny figurent dans les collections prestigieuses du British Museum et du Victoria & Albert Museum.

BÉATRICE MERMET

Intéressée par l’aménagement du territoire et l’usage des lieux, le travail de Béatrice Mermet questionne le paysage comme territoire vécu par l’homme. Ses paysages sont comme des décors de vies imaginées. Après avoir pratiqué la danse classique et moderne, Béatrice Mermet a travaillé comme assistante opérateur pour le cinéma et la télévision pendant quinze ans tout en menant parallèlement ses recherches photographiques. Les œuvres présentées à la Villa Théo ont été acquises en 2012 à l’issue de l’exposition « un Littoral en Mutation » à l’Hôtel des Arts de Toulon.

PIERRYL PEYTAVI

« Le désir de photographier est le contraire du désir de signifier à tout prix, de témoigner ou d’informer. Il est de l’ordre de la sidération et de l’illusion. » Pierryl Peytavi aime cette phrase du philosophe Jean Baudrillard. Dans son œuvre, il est question de la trace, de la marque du temps qui se dépose. Alors le regard photographique opère une ouverture dans la matière. Le jeu entre l’apparition et la disparition tend parfois à la limite de la « désidentification » créant une esthétique de la disparition. « Pour moi, la photographie est d’abord un champ d’expérimentation qui permet de transfigurer la réalité dite objective, de s’en affranchir pour affirmer un « regard spontané », une subjectivité dans toutes ses dimensions se déclinant en « image-sensation ». Une photographie sans préméditation, une esthétique des aspérités, qui s’attache à l’illusion, voire à la sidération, et traque la poésie dans les moindres recoins du quotidien. »

JACQUELINE SALMON

Après avoir fait des études d’histoire, d’arts plastiques et d’architecture, Jacqueline Salmon réalise depuis 1981 une œuvre photographique dont le principal sujet est l’étude des rapports entre philosophie, histoire de l’art et architecture. « J’ai commencé à faire de la photographie pour faire des livres », rappelle-t-elle. Son itinéraire ne peut pas en effet être dissocié du lien indéfectible entretenu avec la littérature, les livres et les mots. « J’ai toujours vécu avec des hommes qui écrivent. C’est pour cela que j’ai fait des photographies, parce que les mots étaient déjà employés et lourds de sens. »

KLAVDIJ SLUBAN

Klavdij Sluban est un photographe français d’origine slovène, lauréat du prix EPAP (European Publishers Award for Photography) en 2009, avec publication de son livre « Transsibériades » simultanément dans six pays d’Europe, du prix Leica en 2004 ainsi que du prix Niépce en 2000. Klavdij Sluban mène une œuvre personnelle rigoureuse et cohérente, ce qui en fait un des photographes-auteurs majeurs de sa génération. Souvent empreints de références littéraires, ses nombreux voyages photographiques se situent en marge de l’actualité chaude et immédiate. Ses vues de la mer Noire, des Caraïbes, des Balkans, de la Russie, de la Chine, de l’Amérique centrale, des îles Kerguelen, etc., peuvent se lire chez lui comme une rencontre entre la réalité du moment et le sentiment intérieur du photographe dromomane (qui a une envie irrésistible de se déplacer). Ses noirs profonds, ses silhouettes à contre-jour confèrent à son écriture photographique une droiture et une justesse exemptes de tout didactisme ou exotisme.

MASSIMO VITALI

Ce photographe italien a commencé par étudier la photographie au London College Printing. De 1960 à 1980, il a ensuite poursuivi une carrière de photojournaliste mais sa rencontre avec l’écrivain allemand Simon Guttmann et ses réflexions personnelles l’ont conduit à changer de voie. Massimo Vitali a alors abordé la photographie de façon plus artistique et s’est attardé sur des éléments banals noyés dans le quotidien. Ses grands formats de plages illustrent remarquablement l’idée de pratiques sociétales jugées normales, mais qui paraissent étranges lorsqu’observées avec attention. De nombreux musées ont acheté et exposent désormais ses photographies. Son style photographique inimitable lui a valu une reconnaissance internationale.

Informations pratiques

Villa Théo
265, av. Van Rysselberghe – Saint-Clair
Ouvert du mardi au samedi, de 10h à 12h et de 14h à 17h
Renseignements : 04 94 00 40 50

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