Après le défilé militaire conduit par l’association « Provence 44 », le public est venu nombreux assister à la cérémonie du 75ème anniversaire du Débarquement de Provence au square des Héros.
Dans son allocution, le maire a rendu un vibrant hommage aux Commandos d’Afrique et en particulier aux Lavandourains, Pierre Velsch et Jo Bonnet ainsi qu’au Borméen Robert Chiazzo. Pierre Velsch et son arrière-petit-fils ont quant à eux lu un poème intitulé « Dis moi pourquoi Papi », avec une telle complicité que le public, ému, les a ovationnés.
François Arizzi, maire de Bormes, Romain Bail, maire de Ouistreham, les élus du Conseil municipal, les porte-drapeaux et membres des associations patriotiques, la Gendarmerie, les Sapeurs-pompiers, les bénévoles de la CCFF et les familles des vétérans, étaient présents pour perpétuer la mémoire.
Le 75ème anniversaire du débarquement s’est poursuivi en soirée avec un feu d’artifice et un grand bal avant que les pilotes de la Patrouille de France ne ponctuent les commémorations avec un meeting aérien vendredi 16 août.
Discours du maire prononcé le 15 août 2019, en hommage aux Commandos d’Afrique
Quel bonheur, quel honneur, de nous retrouver en ces jours d’insouciance, de vacances pour la plupart de nos compatriotes, au cœur de l’été – synonyme d’engourdissement de la mémoire – pour nous rassembler à l’occasion de la commémoration d’un moment fort de notre pays. Marquant pour notre village. Pour célébrer la grandeur, la noblesse, le souffle puissant de ces grands Héros qui furent les libérateurs de notre Commune, voilà 75 ans, projetés en fer de lance du Débarquement de Provence dans la nuit du 15 août 1944 ! Temps précieux. Instant de grâce !
Quelle image magnifique, inaltérable, que celle de la liberté retrouvée, en cet endroit précis, entre les soldats de l’Armée d’Afrique qui la leur redonnaient, et les villageois de notre Cité, venus acclamer leurs sauveurs. Tous drapeaux tricolores dehors. Ainsi que nous leur rendons hommage aujourd’hui, avec une admiration intacte et une gratitude infinie.
Quelle émotion, aussi, que de côtoyer en ce jour anniversaire, les survivants de cette épopée lumineuse, ces géants de la reconquête de notre pays occupé, ces rescapés d’une mission suicide, et qui portent toujours haut dans leur cœur, la ferveur pour ce drapeau si chèrement défendu, comme ils arborent fièrement leur uniforme et leurs décorations, autant que le souvenir de leurs compagnons tombés les premiers au combat, sur cette terre de France : Texier, Guillemot, Ben Ali, Moyet, Ghouti, Beaulier, Miloud, Jouvenceau, Lemaire, Nardeux, Pancrazi, Poussard… qui reposent côte à côte à la nécropole du Rayol, comme leurs frères d’armes gisant au tombeau de la Fossette, Thorel, Ben Bark, ou au Carré Militaire du Lavandou, Ruisi, Degrelle, Kinnoudi et Mappo. Disparus dans l’assaut, mais que leurs compagnons d’armes portent tous avec eux, en eux, jusqu’ici, parmi nous, dans toute leur gloire, comme ils témoignent du sacrifice des membres de leur unité, tués au combat.
Tombés pour la France…
Assurément, ils sont tous aujourd’hui parmi nous, aux côtés des leurs ; aux côtés de Pierre Velsch, de Charles Leca et de Robert Chiazzo.
Quel privilège, pour nous tous, d’admirer des légendes vivantes. Des âmes féroces et implacables dans l’enfer des combats. Des âmes belles, dans le courage, dans la vaillance, comme dans le don de leurs jeunes vies.
Gloire à eux. A eux tous.
« Dis moi pourquoi Papi », poème lu par Pierre Velsch et son arrière-petit-fils
Dis moi pourquoi Papi je te vois si souvent
Défiler dans la ville avec tous tes copains
Vous portez des drapeaux dans la pluie dans le vent
Marchant du même pas unis main dans la main
Dis moi pourquoi Papi de l’église au cimetière
Du monument aux morts on entend le clairon
Vous déposez des fleurs sur les dalles de pierre
J’aimerai tant savoir quelle en est la raison
Dis moi pourquoi Papi brillent sur vos poitrines
Les médailles colorées que vous portez fièrement
Pourquoi vos défilés sont silencieux, si dignes
Et ce que signifient tous vos rassemblements
En réponse mon petit, notre Patrie la France
Pour être grande et forte, compte sur ses enfants
Beaucoup d’entre eux sont morts le coeur plein d’espérance
Pour que vous puissiez vivre en paix tout simplement
Regarde les passer, respecte leurs emblèmes
Car tous ils ont donné avec le même élan
Leur jeunesse, leur sang, le meilleur d’eux mêmes
Soit fier de leur passé ce sont des combattants
Car notre Boum à nous, ce n’était pas la Foire
Nous n’avions pour musique que le son du canon
Et ceux qui tombaient n’avaient qu’un seul espoir
Que jamais leurs fils ne connaissent le front
Poème de Jacques HEINTZ, écrit à Moulès le 21 février 1988
Médaille Militaire, Chevalier de l’O.N.M
Croix de Guerres 39-45
Croix du Combattant Volontaire 39-45
Croix du Combattant Volontaire de la Résistance