Nous le savons tous, l’herbier de Posidonie joue un rôle déterminant en Méditerranée. Cette espèce endémique absorbe le CO2, abrite de nombreuses espèces et atténue naturellement la houle, freinant ainsi les phénomènes d’érosion côtière. Dans la baie de Cavalière, la Posidonie est présente sur la majeure partie des fonds et forme un récif exceptionnel – appelé « récif barrière » – au pied du Cap Nègre. Cette formation récifale rare (seulement 17 récifs du genre sont recensés sur le littoral de la Région Sud-PACA) fait l’objet d’un dispositif de protection avant la haute saison. « Nous travaillons activement au déploiement d’une Zone de Mouillages et d’Équipements Légers (ZMEL) dans l’ensemble de la baie de Cavalière mais ce dossier prend du temps. Avant l’instruction par les services de l’État, nous conduisons de nombreuses études, environnementales notamment, et nous concertons tous les usagers pour que la protection de la Posidonie n’entrave pas la plaisance et les loisirs. Cependant, nous ne pouvons pas rester inactifs face aux effets destructeurs des ancrages. Qui n’a pas déjà vu une grappe de Posidonie accrochée aux ancres lors des départs des bateaux. Dans un contexte de changement climatique toujours plus prégnant, cette espèce aux multiples vertus pour la protection de notre littoral doit être préservée sans attendre. C’est dans cette perspective que nous avons intégré une Zone d’Interdiction aux Mouillages (ZIM) autour du récif barrière » explique Gil Bernardi, maire du Lavandou.
Des ancrages écologiques dans la baie
Vendredi 10 juin, l’entreprise mandatée par la Ville a installé 25 bouées accrochées sur des ancrages écologiques (ancres à vis ou hélicoïdales) le long du Cap Nègre pour matérialiser la ZIM. Dans ce périmètre, les plaisanciers peuvent naviguer mais l’ancrage y est interdit. À la mise en place de ce dispositif, s’ajoute le remplacement des corps morts utilisés pour le balisage. Toutes les bouées réglementaires implantées dans la Posidonie ou aux abords d’un herbier (68 au total) sont aujourd’hui accrochées à des ancrages « propres ». Avant la prochaine étape qui consistera à n’autoriser le mouillage que sur des bouées dans le cadre de la ZMEL, les plaisanciers sont invités à vérifier la nature des fonds avant de jeter l’ancre. Ainsi la baie de Cavalière restera toute aussi attractive mais avec des pratiques d’amarrage des bateaux respectueuses de l’herbier de Posidonie.
