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Chemin des Commandos d’Afrique

Dans la nuit du 14 au 15 août 1944, au terme d’une héroïque ascension le long de la falaise et d’un fulgurant assaut lancé contre les fortifications ennemies, les Commandos d’Afrique neutralisaient les batteries du Cap Nègre et débarquaient sur nos côtes lors de l’opération « Dragoon ».

À l’occasion du 80e anniversaire du Débarquement de Provence, la Ville du Lavandou rend un hommage particulier aux Commandos d’Afrique et à tous les soldats qui ont marqué l’Histoire. Pour ne jamais oublier ce fait d’armes extraordinaire et le partager auprès de la Jeunesse comme des visiteurs, un chemin de mémoire a été créé, entre Cavalière et le cœur de village du Lavandou. Au fil des cinq panneaux implantés dans des lieux symboliques et accessibles à tous, chacun pourra (re)découvrir les prouesses de ces soldats d’élite, dont la légende ne s’éteindra jamais.

 

PANNEAU 1 – Front de mer de Cavalière – Avenue du Cap Nègre
À L’ASSAUT DES FALAISES DU CAP NÈGRE

14 août 1944. Peu avant minuit, les premiers Commandos d’Afrique, 35 hommes, gravissent silencieusement les parois abruptes des falaises du cap Nègre avec la mission de neutraliser, 80 mètres plus haut, les batteries allemandes qui menacent les navires des libérateurs. Les Alliés ont décidé de lancer l’opération « Dragoon » sur les côtes de Provence. Dès le 12 août, 95 tonnes de bombes ont été lâchées sur le cap Nègre. Cette opération a notamment pour buts de fixer les troupes ennemies, de disposer de ports en eau profonde et de protéger ensuite le flanc droit de l’armée américaine venant de Normandie. 5 000 parachutistes, 2 200 bâtiments de guerre et autant d’avions vont y participer.

Une stèle, visible uniquement de la mer, a été fixée sur les rochers à l’emplacement même où les Commandos d’Afrique commencèrent leur ascension libératrice et où l’adjudant-chef Noël Texier fut le premier tué du Débarquement de Provence.

PANNEAU 2 – Mairie annexe de Cavalière – Place Bourdan
LA “ROMEO FORCE” EN ROUTE VERS LE LAVANDOU

Créé le 26 juillet 1943 en Algérie, le groupe des Commandos d’Afrique placé sous les ordres du lieutenant-colonel Bouvet fut le premier à débarquer en Provence. Son plan de bataille était précis.
Sa mission baptisée « Romeo Force » consistait à aborder à 0 heure, dans le voisinage du cap Nègre, attaquer et détruire les trois canons de 155 mm qui constituaient l’essentiel des défenses de l’ennemi. Puis bloquer la route côtière, s’emparer des hauteurs du Mont Biscarre et résister à toute attaque en attendant la relève des forces américaines. Mais, dans la nuit noire, certains objectifs furent manqués et les Commandos durent s’adapter. Le tunnel du Layet, entre Cavalière et Aiguebelle, servit d’hôpital de campagne pendant quelques heures pour que les médecins puissent apporter les premiers secours aux blessés ainsi mis à l’abri.

PANNEAU 3 – La Fossette – Mémorial des Commandos d’Afrique – Avenue du Levant
NÉCROPOLE ET TOMBE DU CAPITAINE THOREL

A la tête du deuxième commando de choc composé de Marocains, le capitaine Thorel est tué au combat à la Fossette le 16 août 1944. Son aide de camp marocain Ben Bark est également mortellement blessé. La nécropole de la Fossette, érigée à l’endroit même où tous deux sont tombés, leur rend hommage. Une sculpture évoquant l’assaut mené dans les falaises du cap Nègre y commémore le sacrifice consenti par les Commandos d’Afrique. Quelques années plus tôt, dans la nuit du 6 novembre 1942, la petite plage isolée de la Fossette a été le théâtre d’une opération secrète qui va jouer un rôle essentiel dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale avant l’important débarquement de Provence : évadé́ quelques mois plus tôt de la forteresse allemande de Königstein, le Général Henri Giraud s’était embarqué sur un pointu, le Milan II, avec l’aide du patron-pêcheur lavandourain Jules Crest et des résistants locaux. A moins d’un mille, un sous-marin britannique « Seraph » l’attendait pour le conduire à Gibraltar où il rejoignit l’armée française en Afrique du Nord. De la gare de la Fossette, un “Chemin de la liberté” amène jusqu’à la plage où une stèle commémore cet épisode (suivre les flèches “Chemin de la liberté́”).

PANNEAU 4 – 41 avenue du Général de Gaulle
LA LIBÉRATION DU LAVANDOU

On devait être sacrifiés mais comme on a réussi notre mission, on a été dirigés sur Le Lavandou qu’on a pris le 17 août à 6h30 du matin” aimait à rappeler l’ancien Commando et Lavandourain Pierre Velsch (1926-2022). Les Commandos entrent en libérateurs dans le village du Lavandou et sont accueillis par l’abbé Hélin, résistant, “qui n’en revenait pas…”Mais pas le temps de se reposer : les Commandos d’Afrique s’élancent vers Bormes pour libérer les otages lavandourains. Le lendemain, les Commandos défilent dans les rues pour fêter la libération avec la population avant de poursuivre leur mission vers La Londe (prise du fort de Mauvanne le 18 août) et Toulon. Cette photo rare prise le 22 août 1944 par un photographe militaire montre des chars américains de type Sherman M4 A2 entrant dans Le Lavandou par le haut de l’avenue Maréchal-Pétain (devenue par la suite avenue du Général-de-Gaulle) sous les vivas des riverains. Ces troupes viennent de passer devant l’hôtel La Calanque qui servit de QG aux Commandos d’Afrique. Une plaque à gauche de la porte d’entrée leur rend hommage.

PANNEAU 5 – Quai Gabriel Péri
LA MAISON DES COMMANDOS

Voulue par les Commandos Pierre Velsch, Robert Chiazzo, Jo Bonnet et Charles Leca, pour rendre hommage à leurs camarades disparus, une Maison des Commandos a été créée dans les années 2000, quai Gabriel-Péri, au Lavandou. Elle accueille désormais également dans ses murs les associations patriotiques ainsi qu’une salle d’exposition. Ce lieu de mémoire présente dans des vitrines, des objets, uniformes et équipements issus de collections privées mettantenlumièreleshommesdela“Romeo Force”. Tout comme le film d’archive réalisé par l’Armée lors de la reconstitution de l’opération “Dragoon” en janvier 1945 (durée 8 min) et le documentaire réalisé par Jean-Patrick André, historien, (durée 15 min) invitent le public à se familiariser avec l’Histoire de ce débarquement et l’épopée des Commandos d’Afrique.
Sur cette photo, prise après le Débarquement de Provence, on peut voir les obstacles anti- débarquement alignés devant le Château après avoir été retirés des plages. On distingue aussi les ruines de la digue dynamitée le 16 août par les soldats allemands peu avant leur retraite. Quant aux Commandos d’Afrique, ils poursuivront leur épopée jusqu’en Alsace.

La salle d’honneur des Commandos d’Afrique est ouverte à la visite les jeudis et samedis de 11h à 12h ou sur demande et rendez-vous au 06 09 58 04 00 ou à patrice.caserio@orange.fr