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Le 80e anniversaire du Débarquement de Provence commémoré au Lavandou

80 ans jour pour jour après l’ascension du Cap Nègre qui a marqué le début de l’opération Dragoon, Gil Bernardi, maire du Lavandou, Roland Berger, adjoint en charge des manifestations patriotiques, l’Amicale des Commandos d’Afrique et les représentants des Associations patriotiques, ont organisé une cérémonie d’hommage particulier. Présidé par Lucien Guidicelli, Secrétaire général de la Préfecture du Var, ce temps de recueillement a mis l’honneur les Commandos d’Afrique, qui après la prise des batteries allemandes du Cap Nègre, ont débarqué sur les plages voisines et libéré Le Lavandou le 17 août 1944.

Durant cette cérémonie qui réunissait un public nombreux, le commissaire lieutenant-colonel Didier Rouquié a été promu Chevalier de l’ordre national du Mérite.

Allocution de Gil Bernardi, maire du Lavandou

L’hommage que nous rendons aujourd’hui à nos Commandos d’Afrique, empreint de solennité, est aussi un moment de recueillement pour les nombreuses familles qui n’ont pas oublié leurs glorieux parents ; et qui à l’occasion du 80ème anniversaire du Débarquement de Provence, ont tenu à se rassembler à la mémoire de Pierre Velsch, de Jo Bonnet, du commandant Bonin, de M. Barillet, M. Cosnard, M. Haurou, M. de Castelneau, M. Guillaume, M. Jeannerot, M. Mercier, M. Moreau, M. Salmon et Durupty. Votre présence nous honore et leur fait plaisir, j’en suis sûr !

Je n’oublierai pas M. Jean-Marie Faraggi également fidèle de nos rassemblements, dont le père a rempli un rôle aussi déterminant que secret dans la réussite du « chantier du Cap Nègre », comme ils se plaisaient à l’appeler.

Ni d’évoquer la présence palpable de tous les Commandos qui sont certainement quelque part au-dessus de nous, dans nos rangs, parmi les familles de leurs frères d’armes et de baroud … et celle des Résistants, dont les noms sont gravés sur la stèle du souvenir. Tant ce lieu est marqué de leurs hautes figures. Et par leur sacrifice.

Votre présence, leur présence, dans nos mémoires et dans nos cœurs, font la grandeur de notre réunion patriotique du 15 août.

Mesdames et Messieurs les portes drapeaux, Présidents et membres des Associations Patriotiques en ce jour commémoratif du 80ème anniversaire du Débarquement de Provence, qui pour nous Lavandouraines Lavandourains, correspond à la libération de notre village, et revêt une signification particulière avec le coup de force, l’exploit accompli ici par les Commandos d’Afrique avec la prise « de vive force » des fortifications du Cap Nègre, je tiens à vous associer tout particulièrement à ce témoignage.

Vous, qui infatigablement, nous accompagnez avec fidélité et ferveur dans nos devoirs de mémoire ; qui portez celle de nos Vétérans ; qui faites briller fièrement nos couleurs et l’enseigne du Groupe des Commandos ; vous, qui avez partagé tant de rassemblements avec ces héros, dont nous avons recueilli ensemble les récits, des heures de gloire et de souffrance, de joie et de fierté, aussi, dont nous avons hérité de la « mentalité Commandos ».

C’est à vous tous que nous devons que cette flamme patriotique ne s’éteigne pas ; vous qui veillez à en entretenir la lumière.

Vous êtes les dépositaires, les exécuteurs testamentaires, les passeurs de mémoire de l’épopée des Commandos d’Afrique.

Et puisque ce jour du 15 août est leur heure de gloire, leur fête, un temps heureux, nous allons faire « comme si »… Surtout, ne rien changer – Les rires, les chansons de corps de garde, le déjeuner avec le rituel de l’anisette… Et nous chanterons « les Africains ».

Il ne manquera rien de la tradition ; comme s’ils étaient là… d’autant plus facile, qu’ils sont là… fringants, altiers, gouailleurs, fraternels, immenses.

Et ce récit de l’assaut du Cap Nègre, si souvent relaté, nous le respecterons dans son « jus »… on ne s’en lasse pas. Et à dire vrai, je crois que les Commandos sont venus un peu pour cela : pour vérifier que rien n’est oublié. Ils y tiennent …. Le bouc, leur mascotte, tout, il ne manquera rien. Le pied arraché, la rigolade, quoi ! Car les Commandos d’Afrique, c’est aussi cela.

Ces hommes, nous les avons aimés, admirés pour leur force, leur sens du Devoir, adorés pour leurs faiblesses parce qu’au-delà de leur grandeur, la plus importante des grandeurs est qu’ils n’étaient que des hommes capables d’exploits, comme tous les hommes, lorsqu’ils portent un idéal.

Tenons-nous bien : ils nous regardent…

Ça y est, ils y sont.

Sitôt l’abattant métallique du L.C.A abaissé, un à un, ils se sont lancés hors de la barge de débarquement – Dans la nuit noire. En file indienne. Souples comme des panthères, malgré le lourd paquetage d’explosifs et de minutions. Derrière le capitaine Ducournau, l’élève de Saint-Cyr, qui les emmène au « bal ». Les hommes du 1er commando prennent pied sur les rochers de l’éboulis, au pied de la sinistre et vertigineuse falaise qu’il va falloir escalader – Silencieusement – Pour tenter de surprendre l’ennemi, de neutraliser les canons, tout en haut du promontoire, tapis sous les casemates bétonnées.

Cette mission impossible, conçue par un stratège génial ou par un esprit dérangé, c’est pour eux, les Commandos d’Afrique – Mais ils ont beau se compter et se recompter …. Ils ne sont que 35 démons de guerre, au pied de l’objectif au lieu des 60 prévus initialement. Le reste du détachement a raté la cible. Inutile de les attendre. Il faut monter au combat.

Le « chantier », ils l’ont seulement découvert la veille, à Propriano. Alors qu’ils s’attendaient – un peu déçus – à être expédiés en première ligne dans les Balkans. Cette mission suicide, ils l’ont tous acceptée – Ils l’ont reçue comme un cadeau : ils seront les premiers à débarquer en Provence. Et de son succès dépend la réussite de l’opération Dragoon toute entière. Le Lieutenant-colonel Bouvet la leur a présentée comme un honneur – Comme une magnifique preuve de confiance qu’il est allé arracher au Quartier Général Allié de Naples. Ses hommes sont aguerris, intrépides, capables d’affronter n’importe quelle situation de combat, et seront fiers d’être les premiers à se faire tuer pour libérer le Sud de la France. Avec l’acceptation, dès l’origine, du sacrifice. Simple et totale. Portée par l’idéal fait de patriotisme, ce sentiment de devoir dans l’amitié fraternelle… Lire la suite du discours.

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