Les piquets en bois qui viennent conforter le rivage de la plage du centre-ville chaque hiver, les banquettes de posidonie qui demeurent sur les plages en toute saison, le récif brise-houle ou la Zone de Mouillages et d’Équipements Légers de Cavalière… la Ville du Lavandou conduit des actions, expérimente des solutions et mène différentes études pour assurer la lutte contre l’érosion côtière. Cette démarche polymorphe, accompagnée par les services de l’État*, se décline aujourd’hui à travers la gestion raisonnée du sable et s’inscrira prochainement dans une Stratégie Locale de Gestion Intégrée du Trait de Côte (SLGITC).
Solutions « douces »
Depuis 2022, la plage du centre-ville – sur sa portion comprise entre le poste de secours et l’épi rocheux – fait l’objet d’une expérimentation de lutte contre l’érosion, avec l’installation de piquets en bois sur le rivage.
Cet hiver, environ 550 piquets disposés sur deux rangées, en quinconce, protègeront plus de 140m de plage des phénomènes érosifs et des tempêtes d’est auxquelles elle est confrontée. Fin octobre, la mise en place manuelle de ces piquets a été assurée par les services techniques de la Ville qui ont veillé à les espacer et à les enfoncer dans le sable de façon homogène. « Cela vise à casser les vagues, à favoriser le dépôt et le maintien du sable au pied des piquets, ainsi qu’à amoindrir les effets des tempêtes hivernales » explique Léa Dhaussy, chargée de mission au service mer et littoral. Ce dispositif s’accompagne d’un suivi hebdomadaire de mesures et de photographies pour analyser les impacts. « Ces résultats sont ensuite transmis à la DDTM qui valide tout projet avant sa mise en œuvre. Depuis trois ans, l’installation de piquets en bois reçoit un avis favorable de l’Administration ».
A côté de cette expérimentation, la Ville décline plusieurs solutions dites « douces » pour lutter contre l’érosion. Cela passe par la préservation de la posidonie, en mer avec la création d’une Zone de Mouillage et d’Équipements Légers, et sur le sable avec le maintien des « banquettes ». Mais aussi par la préservation de la végétation d’arrière-plage et la réduction du nettoyage mécanique sur les plages.
Cartographie d’exposition au recul du trait de côte
Depuis plus de dix ans, un cabinet expert assure un suivi du transport sédimentaire sur les différentes plages de la commune. Ces études bathymétriques permettent d’appréhender le phénomène érosif et serviront, entre autres, de documents sources pour la réalisation de la Cartographie Locale d’Exposition au Recul du Trait de Côte*. Jeudi 9 octobre, la Ville du Lavandou, aux côtés de celles de La Londe et de Bormes, a transmis ces relevés au bureau d’études en charge de la confection de la carte d’exposition au recul du trait de côte aux horizons 30 et 100 ans, réalisée par la Communauté de Communes Méditerranée Porte des Maures (CCMPM). Ce document cadre qui sera intégré au PLU de la Commune est également indispensable pour définir la stratégie locale (SLGITC). « Déplacer du sable pour maintenir une largeur de plage, créer un ouvrage de défense contre la mer pour protéger une zone urbanisée… toutes ces actions seront identifiées à l’échelle de la Commune dans la stratégie à venir », explique Clélia Moussay, chargée de mission au service mer et littoral.
*La Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Var est un service de la Préfecture qui encadre toutes les démarches entreprises sur le domaine public maritime.
* Intégrée dans la loi Climat et Résilience, la Cartographie Locale d’Exposition au Recul du Trait de Côte contribue à connaître, suivre et mesurer le phénomène de recul du trait de côte dans les territoires figurant sur la liste des communes impactées par le recul du trait de côte. Le Lavandou et 14 autres communes varoises figurent dans le décret du 10 juin 2024. Cette inscription facultative, est fondée sur une délibération du Conseil municipal du Lavandou et une délibération de la CCMPM.
