Samedi 11 novembre 2023, Gil Bernardi, maire du Lavandou, et les élus du Conseil municipal, entourés des autorités civiles et militaires, des membres des Associations patriotiques, des jeunes stagiaires du Service National Universel et des écoliers de Saint-Clair et de Cavalière, se sont réunis au Square des Héros pour commémorer le 105ème anniversaire de l’Armistice du 11 novembre 1918.
Allocution de Gil Bernardi, maire du Lavandou
« Au moment où nous commémorons l’Armistice, les images de nos manuels scolaires reviennent à nos mémoires. Celles du train du Maréchal Foch, arrêté dans la clairière de Rethondes, où fut signé l’Armistice, en ce 11 novembre 1918, et où il fut mis fin aux terribles combats qui avaient décimé des millions de soldats, quatre ans durant.
L’arrêt des combats, de l’hécatombe gigantesque, de la grande saignée symbolisée par le « grand troupeau » de Jean Giono et sa longue trainée de douleur et de mort, dans les lamentations et les larmes de tant de familles. L’arrêt des combats, pour une durée de 36 jours, plusieurs fois reconduite ; et la capitulation de l’envahisseur, certes, mais la paix restait à conclure, qui ne fut signée que le 28 juin 1919.
Cet instant de rassemblement devant notre monument aux morts devrait être non seulement un temps d’hommage et de recueillement à la mémoire de millions de tués, de disparus, d’estropiés, de blessés lors du 1er conflit mondial, mais également un temps de joie après la victoire des Armées Françaises et de ses Alliés. Car l’Armistice consacre une grande, une immense victoire de la France, après tant de batailles aux résultats indécis, obtenue grâce au courage et au sacrifice de nos vaillants soldats, et surtout la fin des horreurs et de l’épouvante, le soulagement que l’immense boucherie ait enfin cessé.
En réalité, cette date sacrée de notre histoire, mais également de l’histoire de l’Humanité, dont les noms de nos valeureux combattants tombés au champ d’honneur sont gravés sur cette stèle commémorative, qui rappelle la saignée à blanc de chaque village de France, ne peut engendrer de joie véritable, tant l’amertume reste forte. Au regard du massacre qu’elle symbolise, et aussi de l’histoire moderne de notre Nation. Et, pour nous tous, le moment de l’inclinaison sur les tombes des disparus et devant les familles frappées par le malheur malgré le succès de tant de courage déployé, ne parviennent pas à dissiper le sentiment d’immense gâchis, de folle tragédie pour cette Grande Guerre qui devait-être la « der des der », et qui ne le fût pas.
Temps de joie, stigmatisé par les carillons de toutes les églises de France, à l’unisson, en ce 11 novembre 1918, d’embrassades et de défilés sous les drapeaux de la Victoire, qui fut plutôt celui du soulagement de l’arrêt des combats.
Hier, face aux champs entiers recouverts de croix de bois, autour de Verdun et de Douaumont.
Aujourd’hui, car nous savons que cet Armistice fut de courte durée au regard du second conflit mondial qui allait, vingt ans plus tard, endeuiller de nouveau notre pays. Et que dire des menaces nouvelles qui pèsent sur les épaules et les esprits des générations actuelles, que le drame survenu voilà 105 ans était censé empêcher à tout jamais !…
Des espoirs trahis, des traités déchirés, des organisations Internationales – de la SDN à l’ONU – incapables d’endiguer la folie des hommes, des amertumes et l’esprit de revanche, l’instinct de mort, face à tous ceux qui ont sacrifié leur jeune vie, et versé leur sang à plein bouillon, pour un idéal de Paix et de Fraternité humaine ; alors que la paix, justement, la paix dans le monde est de nouveau menacée, comme elle ne l’a probablement jamais été… En ce jour de recueillement et de prière, mais qui devrait- être aussi un jour de liesse… Alors que le Président américain nous annonce que notre monde « est arrivé à un moment charnière de l’humanité » …
Quel enseignement le monde moderne a-t-il tiré de tant de malheur et de sang versé, de courage et de sacrifice, de l’avertissement de Paul Valéry : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » – 1919 – « La crise de l’esprit »… Lire la suite